Alfred n’en démord pas. Le 3 novembre, à l’automne 2016 il organisait sa première ascension du Donon avec ses troupes du cyclo club de Saint-Avold.
Aujourd’hui le mardi 7 mai à l’aube du printemps 2019 il récidive. Cet homme déterminé en est à son acte XXII, le rendez-vous des ronds points du samedi est presque battu !
Mardi matin, le réveil sonne à 5h30, par sécurité j’ai enclenché la sonnerie du réveil hier soir au coucher. C’est bizarre, est ce l’âge ? est ce la saison ? est ce la destination ? Peut-être est ce le fait que le soleil est encore couché paresseusement et tarde à se lever, en tout état de cause cela me semble un peu tôt. C’est peut-être tout bonnement le fait qu’en scrutant la rue vide j’ai du mal à voir la couleur du ciel et à deviner la météo qui nous attend. Faisons donc confiance à Evelyne Dhéliat, et depuis peu ma référence c’est plutôt Tatiana Silva. Avec cette dernière rien que de prononcer son prénom la température se réchauffe de 2 degrés.
Restons sérieux. Je pense à tous les camarades à la même heure, un premier pied sur la descente de lit. Ils vont rapidement avaler leur bol de café noir, qui, y ajoutera un nuage de lait et un autre n’oubliera pas de manger du consistant afin de ne pas caler dans la première montée…
Il faut encore consacrer un peu de temps à ses ablutions avant de revêtir l’uniforme cycliste.
Rendez-vous : 8h30 sur le petit parking devant l’église de Pierre-Percée. C’est presque le concours de celui qui arrivera le premier. Difficile de battre Elisabeth, un peu avant Dieuze une tornade rouge m’a dépassé et après quelques kilomètres de course-poursuite j’ai du me résoudre à laisser Elisabeth filer en tête..
Arrivée : 1er Elisabeth ; N° 2 Guy avec Roland… et ensuite… peu importe tout le monde était là à l’heure, sauf bien sûr ceux qui étaient en avance.
Voici l’appel : Nos deux inconditionnelles de la marche : Martine et Huguette, tellement bonnes que tout le monde a peur et que personne ne veut les accompagner.
Notre petit soldat : Elisabeth ; Cinq cyclistes : Marc Gaspary, Alfred Albrecht, Roland Urschel, Patrick Eisenbarth, Marc Jungblut
un VAE : Guy Mazerand et une absente : Jeannine.

 

Mon Dieu qu’il fait froid ce matin. Nous sommes tous contents de démarrer, espérant nous réchauffer, que nenni, le circuit démarre par une bonne descente. Nous descendons à une vitesse vertigineuse vers Raon-sur-Plaine dans la vallée. Elisabeth qui ne se plaint jamais évoque ses pieds gelés, je lui ai bien proposé une séance de réflexologie pour la soulager à la manière d’un certain homme politique ! Mais non, nous continuons notre descente, je n’ose même pas imaginer ses « seins de glace », dans quelques jours (les 11 et 13 mai) ce seront bien les fêtes de Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais !

J’ai les yeux rivés sur l’écran de mon Garmin soigneusement réglé par Alfred, et pourtant je m’égare.

A partir de Raon-sur-Plaine , changement de musique, c’est toujours de la descente mais cette fois-ci pour les gens qui arrivent en face.

Pour moi c’est une journée particulière, pour la deuxième fois j’ai enfourché mon nouveau destrier : un synapse cannondale à assistance électrique ; J’ai fait un premier test à la sortie de Dieuze, 115km tout de même, et tout s’est bien passé, mais sait-on jamais. Pour l’instant tout va bien, j’ai maîtrisé la descente, mais ça ce n’est pas nouveau. Je crois que je commence à maîtriser également les montées. Dans cette première montée je me laisse glisser vers l’avant, c’est à dire dans les roues d’Alfred et de Marc G. J’ai un peu de mal à comprendre pourquoi ils se traînent…

Je regarde mon nouveau compteur et je commente : 9 pour cent, 9,4%, ah tiens maintenant 11%, pendant ce temps … ils respirent !

J’ai un peu honte, mais bon, je pédale et je suis tellement content d’être intégré dans ce groupe de camarades que j’ai bien l’intention d’accompagner le plus souvent possible au cours de cette saison.

Avant Raon-sur-Plaine nous avons traversé Bionville, Vexaincourt et Luvigny

Maintenant la route monte jusqu’au Donon. Sur le replat au sommet nous faisons une petite pause et nous effectuons un regroupement.

Au col de l’engin, c’est le nom du col qui suit le col du Donon, altitude 790 mètres, mon compteur indique 24km. C’est là que nous changeons de département pour regagner la Moselle et nous nous apprêtons à entamer la descente de plus de 15Km pour plonger sur Abreschviller. La descente se fait à un rythme soutenu, nous longeons le cours de la Sarre rouge, je ne vois plus personne devant moi, je ne vois pas non plus celui qui me suit, chacun son rythme et en bas à la bifurcation vers Grand Soldat nous faisons une pause ravitaillement. On repart, et là nous retrouvons pour un temps la route parcourue le 1er mai lors de la sortie de Dieuze ; Saint-Quirin, Lafrinbolle, Cirey-sur-Vezouze. Les montées se succèdent. C’est bien simple à l’arrivée mon garmin affiche un dénivelé de 1313mètres et certains affichent un chiffre plus élevé. Pendant que nous y sommes le kilomètrage total affichera 86km. Temps de parcours 4H09.

Nous arrivons ensuite à Saint-Sauveur la bien nommée, c’est le haut d’une bonne montée mais ensuite nous attend Angomont et avec un tel nom le pire est à craindre.

Descente sur Badonviller. Après Badonviller ce n’est pas fini, certains organismes accusent la fatigue et les coups de pédale ralentissent un peu. Pour ma part je ne me rends pas trop compte, j’ai une forme d’enfer mais je reste en arrière maintenant que je ne crains plus rien. Ce n’est qu’au retour en voiture que je vais me rendre compte de cette dernière difficulté. Chapeau à tous mes camarades d’escapade ; Je vais maintenant pouvoir vous accompagner à chaque sortie sans vous retarder.

J’engage ceux qui liront ces quelques lignes et qui se sentent un peu faibles ou pas à la hauteur des plus forts à tenter l’aventure. C’est avec le plus grand plaisir que je leur prêterai gracieusement ma nouvelle monture à condition qu’ils la montent avec élégance et que la longueur de leurs jambes soit adaptée à la taille de ma bête.

Le tout fut bien sûr couronné par un bon repas à Pierre Percée. Ce repas est un moment de fête et de repos même si cette fois je n’ai pas compris pourquoi on se retrouvait assis…

Même pas fatigué.

Quelle belle journée, un grand soleil dans un environnement de tristesse. Merci à vous tous pour votre gentillesse et votre aide.

Vous ne l’avez pas vue mais Janine m’a accompagné tout au long de cette sortie dont elle connaissait presque chaque endroit. Je lui rends aujourd’hui un hommage pour tout ce qu’elle m’a donné tout au long d’une vie de partage de presque 45 années. Profitez de chaque jour qui passe, c’est ce que je m’efforce de faire même aujourd’hui et je compte sur vous pour m’y aider.

 

Guy