Pour sa deuxième édition de sortie au lac de Pierre Percée Alfred nous avait préparé un rendez-vous à Celles sur Plaine. La météo plutôt clémente a permis de rassembler les troupes le jeudi 3 mai.
Alfred avait prévu un éventail de possibilités très large de manière à rassembler le plus grand nombre. Et le résultat fut à la hauteur puisque nous nous retrouvâmes à 6 Vtétistes, 8 routards et même 3 marcheurs.
Le rendez-vous des Vtétistes était fixé à Badonviller petite bourgade de 1550 habitants environ. On sent dans cette cité une histoire, une vie passée, malheureusement sur le déclin pour ne pas dire plus. On remarque que la ville comprend de nombreuses maisons ouvrières édifiées cités. En faisant des recherches, les archives nous apprennent que la richesse passée de cette bourgade provenait d’une usine de faïence et de verre florissante, usine créée en 1898 pour présenter un pic d’activité vers 1950 (plus de 1100 ouvriers) et définitivement fermée au printemps 1989.
Badonviller est située direction plein sud et à 80 Km environ de Saint-Avold.
Il fallait donc compter une petite heure ½ de déplacement en voiture pour se rendre sur place.
Les routards eux ont démarré leur périple de 83 Km à partir de Celles-sur-Plaine située à une dizaine de km de là environ pour gravir une des montées du col du Donon les plus redoutables de ce col mythique, l’un des plus connus de notre région.
Quelques mots également sur le lac. Entre 1981 et 1985 EDF construisit un barrage au lieu dit « le Vieux Pré » et il fut mis en service en 1995. Ce lac, la troisième plus grande étendue d’eau douce de la région lorraine (302 Ha) est destiné à réguler le cours de la Moselle lorsque le débit de celle-ci est trop faible pour compenser le prélèvement de la centrale nucléaire de Cattenom.
Mais revenons à nos cyclistes et particulièrement aux montures VTT, cheval dont je suis personnellement équipé. Nous sommes 6 : notre guide, j’allais dire « perpétuel » Alfred et son adjoint qui s’appelle « Garmin », le 2ème adjoint s’appelle Adrien, il est chargé de scruter son « garmin », le numéro 2 lorsque le Numéro 1 flanche ; et l’histoire nous dira que ce n’est pas trop. Parfois, Alain et Guy également équipés ramènent leur « fraise » mais timidement seulement car ils ne sont qu’apprentis dans ce domaine. Nous avons nos 2 électriques Alain qui tient « tête haute » parfois un peu penchée pour cause de cervicales douloureuses, et Adrien qui peut donc assurer un sourire permanent voire rire franchement alors que d’autres grimacent ou cherchent leur souffle.
Notre Jeannie Triou, pardon Elisabeth ou Babette, toujours accrochée à Alfred quand elle ne le dépasse pas. Nous avons aussi Christian que je me permettrai d’appeler le nouveau, même si c’est largement faux, mais c’est pour lui une première participation à cette épreuve organisée par Alfred. Enfin il y a Guy l’inconscient, celui qui serre les dents et essaie de s’accrocher. Il prend le départ sans même trembler, et je dois dire pour le bien connaître que finalement il tire son épingle du jeu puis qu’il arrivera au retour au parking frais et dispos. Un petit clin d’œil aux absents involontaires Marc et Daniel retenus par leurs obligations de papi sans compter les autres que je ne pourrai pas tous nommer.
9 Heures, c’est l’heure du départ, les voitures sont bouclées, les mollets chauffent. Nous démarrons gentiment par une petite grimpette. Aucune hésitation la trace (du garmin) nous guide efficacement. Petite surprise le terrain est plutôt facile et nous ne retrouvons pas les ornières profondes et boueuses de la première édition. Nous montons à notre rythme ou plutôt au rythme que nous impose Alfred. Certains ont le souffle un peu plus court que d’autres mais tout le monde suit bien. Alfred se retourne de temps en temps pour surveiller sa troupe, mais il connaît notre place sans même tourner la tête, il a des yeux partout, devant bien sûr comme vous et moi, mais aussi à l’arrière ce qui est déjà singulier, j’ai pu constater qu’il a même des yeux sur les 2 côtés. Il ralentit un peu et dès que nous croyons le rejoindre il accélère à nouveau sans même qu’on le voie appuyer sur les pédales. Le terrain est bien sec, la température oscille autour de 12°, de quoi ne pas trop transpirer, sans plus. Le circuit est une succession de beaux et longs chemins très praticables et de petits singles dont nous raffolons. Parfois l’ivresse de la vitesse nous entraîne de sorte que nous ratons l’entrée d’un petit chemin. Lorsque cela se produit et que nous revenons pour nous lancer dans un petit chemin, il y a quelques secondes d’interrogation et de stress, faut-il changer de vitesse pour affronter un mur ? ou bien faut-il scruter le terrain glissant et les obstacles pour assurer une descente périlleuse et vertigineuse. Alfred qui veut des progrès chez ses élèves dans les descentes les plus techniques nous propose même une fois, je cite « vas y, n’aie aucune crainte, tu ne tomberas pas, je te rattrape »
Cela donne du courage et du coup je me lance… avec succès, je suis étonné, je passe comme cela quelques obstacles et je descends des raidillons que je n’aurais pas imaginé dévaler.
Alfred fait la même proposition à Elisabeth qui se lance également et fissa trouve le succès, Alfred n’aura qu’à attendre patiemment des temps meilleurs pour la rattraper dans ses bras.
Et ainsi se succèdent les passages techniques et les chemins plus rapides. Le tout est très bucolique, nous sommes en mai, la forêt est magnifique, les oiseaux chantent, le cœur des cyclistes aussi.
Un moment donné nous descendons un single préconisé par Sieur Garmin, manifestement ce dernier a du se tromper, ce chemin ou plutôt cette trace s’adresse plutôt à des marcheurs et à des marcheurs expérimentés. Mais nous nous retournons et nous avons du mal à voir Babette, elle est couchée par terre, le passage étroit et vertical lui a été fatal, elle a fait un soleil. Alfred vole à son secours en se hissant en haut du passage. Quelques minutes et notre courageuse Babette et de nouveau sur ses jambes.
Je vois encore l’énorme racine qui barre le passage étroit devant nous et je me rappelle de la précaution avec laquelle j’ai franchi à pied cet obstacle. Je regarde notre maître Alfred qui arrive et se lance, mais cette fois-ci les éléments sont plus forts que lui, le sol se dérobe et il est éjecté de sa monture. A peine effleure-il le sol qu’il est déjà reparti, un vrai chef.
A ce moment nous avons un bon moment d’hésitation, « Garmin » hésite, c’est un coup en avant, un coup en arrière, et ce, facilement pendant un bon ¼ d’heure. L’heure avance, nous avons rendez-vous à midi trente à Celles sur Plaine avec nos amis de la route et avec nos trois marcheurs.
Alfred tranche et finit par trouver un chemin rapide pour rejoindre nos amis. Le compteur affiche je crois 27Km aux lieu et place des 30 initialement prévus mais personne ne rechigne d’autant que nous avons carrément « zappé » l’heure du pique nique.
Au bout du compte les horaires sont respectés puisqu’à 12H45 nous sommes tous réunis en communion à l’auberge des lacs à Celles-sur-Plaine.
Cyclistes routiers, cyclistes VTT et nos 3 marcheurs.
Les routards sont contents de leur grimpette, satisfaits de « la tâche accomplie » et se changent pour revêtir une tenue civile alors que les « pauvres » du VTT sont contents de s’asseoir à table tout en sachant que tout à l’heure ils devront encore parcourir 20Km environ pour rejoindre les véhicules.
On croirait un véritable repas de communion, ce n’est pas la communion privée ni la communion solennelle mais la communion de tous les groupes du cyclo de Saint-Avold sur lequel souffle un vent serein de renouveau.
L’ambiance est excellente, pas de stress et il est pratiquement 14H45 lorsque les courageux du VTT enfourchent à nouveau leurs montures. Cela commence par une portion de voie verte le long du lac de Plaine. Nous attendons les difficultés et les difficultés ne viennent pas ; nous allons parcourir encore une vingtaine de kilomètres, mais à croire que le vin et la bière nous ont dopés, tout ce petit monde est guilleret et accomplit le reste du voyage avec dextérité (aucune chute), vivacité et bonne humeur ;
Et déjà le parking se profile à l’horizon, précédé d’une longue descente ; Au début j’essaie bien de suivre Elisabeth qui est aux trousses d’Alfred, mais non décidément les deux la sont trop forts pour moi, dans les montées… et même dans les descentes.
Bilan : 46 Km et 915 mètres de dénivelé. Une très belle sortie de plus.
SEULE QUESTION en Suspens.
A quand la prochaine ? Un merci à tous, un merci tout particulier à Alfred.
Guy M.